Un jeu de conflit
Déroulé :
Au total il y a 32 pièces suivant le modèle de l’échiquier. Le jeu définit un ordre social dans lequel chaque pièce exprime un caractère prédominant lié à son rôle. Elles soulignent un caractère approprié à l’homme dans son évolution et son changement d’état. Reflet de nos conditions de ce que nous vivons, dans une relation de conflit et de dialogue (se référer aux définitions de chaque pièce).
Le pion :
L’observateur, l’âme du jeu. Directif, assidu, droit, la ligne d’un aller sans retour. Petite est sa tâche, grand est le pouvoir subtil de cette pièce. Il tient le rôle du regardeur attentif. Son nombre n’en fait pas sa force, l’unité, est son choix. Barrière de pions, défense incisive. Il protège et relève d’un stratagème. Seul solidaire, il partage et déploie l’espace. Pièce maîtresse d’une gestion de l’équilibre, plein et vide. Rempli de bonne volonté, il avance déterminé par la riposte et la fuite d’aller de l’avant pour remplir sa tâche. Un but ultime, un seul, avancer, à toi de combler son désir. Pas à pas, il franchit lentement son chemin de l’aboutissement. Droit comme un fanfaron, le pion est fier mais humble de son niveau. Nul découvert, il n’a pas l’air. Les apparences sont souvent trompeuses, puisque l’on ne dicte ni lit la haute responsabilité qu’un pion peut procurer dans un jeu. Simple et vénérable par son humble teneur, joueur et petit, grand est son sens. Signe dévoué d’un guerrier, responsable d’une identité et d’une collaboration minutieuse. Son but sans raison n’est vrai que si l’on ne s’en sert que pour défendre. L’attaque du petit est plus précieuse que la défense d’un grand boiteux. Un service même menu, n’est à négliger, car toute autre pièce ne se soucie point d’un point linéaire, l’arrivée.
Le voisin est la barrière, sa ligne ton arrière.
La tour :
Elle s’entoure et se tourne vers la ligne de terre. Droite la tête haute, elle est posée au sol bien solide. Elle est digne et souvent hautaine. Elle obtient des marques solides, une position stratégique, une logique qu’elle établit. Elle observe, analyse, répertorie, trie et façonne. Elle a le sens d’administrer. Assoiffée de labeur, elle s’effondre dans ses pleurs. Plus tu as la tête haute moins tu vois où tu marches. Autour, aux alentours et demi-tour. Retourner, détourner entourer. Autour d’elle, elle s’entoure et protège ce qui la fait vivre, ce qui la fait tourner.
Tourner c’est se façonner autour du monde.
Le cavalier :
Surpasse et dépasse. Le déplacement se fait différent. Aide et point d’appuis à l’homme. Il chevauche les airs et équilibre la rigueur avec l’aléatoire. Aide ton maître comme un pilier qui tient son sommet. Il livre ses appuis pour équilibrer la raison. Inné et instinctif, agile à patte douce, il s’insère, repère les failles. Compagnon de bataille, aile sous le bras, il s’envole et règne d’un œil discret. Compatissant et signifiant. Saillant et musclé de sa mâchoire, il broie les restes. Sillonnant dans son territoire et dévoué, l’animal prend par au combat réflexionnel. L’instinct animal sert au vice de sa réflexion. Agile comme une plume au vent. Cheval aux ailes, il brûle les étapes, surpasse ses dirigeants et mange l’insouciant. Aide ton prochain et ton aimé pour que ta défense attaque les freins de ton adversaire. Beauté robuste, il soigne et entretient. D’un déplacement, il flotte dans l’espace du jeu pour s’accorder modestement parmi les hommes. Agile, subtil, rapide, fin. Il rapporte,porté par le vent d’un ordre. Il se dresse, court et parcourt son chemin dans une justesse d’instinct. Il est d’une aide précise dans un plan stratégique élaboré par l’humain.
Chacun sa place, la sienne est celle du dévouement où la manière dont-il se déplace est le cœur de son pouvoir.
Le fou :
Le fou s’en fout. Remarquable et remarqué par son allure. Il rythme les mots dans le sens du temps. Oublier et vivre se tenir et se lâcher dans son vide. Absolument résigné, il s’expérimente et vie d’humeur chaude son recueil. Pauvre de tête par la brûlure d’un dur vécu. Mal en lui et pourtant seul. Risqué et paniqué. Assuré et Résigné. Peur du cœur. Le goût au cou.
Étripé par s’être avoué l’estime de l’auto-individualisme
Le roi :
Bouffi et gras. Gonflé comme poussé vers l’extérieur, son corps s’étire et s’agrandit de pouvoir. Il mange sa richesse. Il est gourmand de vices. Il se suffit à lui-même. Il s’accorde le pardon.
Empereur sauveur
Menteur rêveur
Peur tueur
Riche fétichiste
Triste fumiste
La reine :
Beauté divine. Plastique de chrome.
Fleur d’horizon. Senteur d’éveil. Fraîcheur de sueur.
Galante mais pédante. Saillante mais frustrante. Évangélique et fragile. Négligée mais affirmée. Seule et seule. Pinçante et aguichante. Provocante et éminente. Sensible et irréductible. Froissée et serrée.
Neige de printemps
Technique employée :
Moulage de mon buste .Chaque pièce est basée sur l’empreinte de ma tête. Les tirages en terre par la suite ont été retravaillés puis de nouveau moulés et tirés en plâtre et résine.
Dimensions :
Grandes pièces : Longueur 38 cm, largeur 16 cm, hauteur 33 cm.Petites pièces : Longueur 12 cm, largeur 9 cm, hauteur 21 cm.
Réalisation :
2003/2004 avec la collaboration de Nicolas Demenou artiste mouleur.
Expositions :
Diplôme DNSAP 2004 Ecole des Beaux Arts de Paris,-Parcours Saint Germain des Prés- édition 2009.